Court voyage à Lyon pour nôtre repas semestriel avec mes deux meilleurs amis. Malgré les grèves.
Les gares ressemblent à des ruches après le passage d'un ours enroué. Les gens sont sur le qui-vive, inquiets de n'être acheminer vers leur éden. Mais même pas peur et en plus j'en ai profité, j'ai fait grève de la seconde classe.
Train en branle, la rame tressaute et Montpellier défile sous mes yeux, en contrebas. Très vite les faubourgs et leurs réseaux de rues croisées. Des petites maisons agglutinées, jardinets serré les uns contre les autres. Des potagers de lilliputiens, pleins d'allées ordonnées que voisinent des jardins tout de luxurience abandonnée. Il y a des piscines dont l'eau se trouble. Plus loin, des bâtiments industriels contre les murs desquels s'entassent des monceaux des palettes vermoulues. Puis des cours pleines de gravats.
Il y a de vieilles voitures décaties auxquelles manquent une roue, une aile un coffre: c'est selon. La perspective plongeante du haut du talus ouvre un regard décalé sur les demeures et les vies qui s'y agglomèrent.
Des cimetières encore, toujours et partout. Curieux commme de la fenêtre du wagon ils ressemblent à des cours de stockage. On stocke nos morts à portée de main ?
Je veux lire et je n'y arrive pas. Même à cette allure et dans cette lumière trouble l'exterieur happe mon regard. La plupart des paysages qui m'éclaboussent sont agricoles. Ils sont morcelés: de haies, de clôtures, de murs et de routes. Il y a des domes, des monticules, des collines. De vieilles fermes en pierre, isolées, groupées. Tout ça, toute cette vie respire d'une immuabilité intemporelle sourde aux tressautements violents que nos activités de fourmis industrieuses infligent à nôtre environnement sans réfléchir.
C'est le mélange vieux comme le monde, étrange de sagesse et de déraison qui préside aux agissements de nôtre race. Il y a du génie où que je pose les yeux, sur les ponts qui enjambent le tumulte intérieur du Rhône, cette voie ferrée sur laquelle file comme le vent cette météore d'acier lourd où je me trouve et qui devient gracile dans la vitesse.
Je suis arrivé à destination.....
Les commentaires récents