Mais que font les prévisionnistes météorologues?
Je consulte, décortique et dissèque les schémas qu'ils me proposent chacun sur leurs sites internet. Je prends tous ces éléments et je les brasse entre-eux pour définir ma propre fenêtre de prévision éolienne. J'y passe un temps infini, le cul posé sur mon beau tabouret rouge. Et après je charge ma voiture avec tout mon matériel de kitesurfer passionné.
Et je prends la route, je roule, je trace, je déroule ma ligne de fuite vers un éden de glisse. A l'est, à l'ouest, j'ai le choix selon la direction du vent.
Souvent je vais à l'ouest, à l'extrémité d'une marina bétonnée. Les ailes qui dansent sous son ciel venteux me font oublier la laideur de ces cubes empilés en une pauvre imitation de pyramides. Tout comme les allées bordés de pins courbant l'échine et les pelouses entretenues qui naturent un peu cet univers de légo pour adultes. Passée la dune qui jouxte le parking je vois le sable qui vole au ras du sol poussé par les bourrasques et le reste disparaît.
De l'autre côté vers le couchant c'est une route qui serpentent entre les lagunes. Quand il fait chaud les effluves méphitiques des étangs qui s'assèchent envahissent l'habitacle de la voiture. On peut apercevoir parfois des poissons qui sautent haut hors de l'eau pour gober l'insecte qui passe. J'aime le splash de leur amerrissage totalement à plat. Autant l'envol est gracieux, autant le plongeon est pataud.. Il faut passer un pont à sens unique qui enjambe deux étangs et du point culminant de son petit arc bas, on guette les voiles dans le ciel.
Je parque la voiture, des têtes connus, d'autres moins. Sortir les voiles, la bagarre avec la combinaison à enfiler, gonfler les lattes et le bord d'attaque pour rigidifier le cerf-volant géant (et accessoirement le faire flotter quand on le fait tomber dans l'eau) et dérouler les 25 mètres de lignes de la barre qui sert à le piloter, connecter l'ensemble sans mélange.
Le toile flappe au vent et le plan d'eau est saturé. Il y a un kiteur qui monte au plafond en hurlant de plaisir son adrénaline. Même pressé d'aller faire mumuse, je prends le temps de suivre les envolées stratosphériques qu'envoient les sans-cerveau que j'envie à l'instant. Moi, je saute comme un crapaud lourdeau et j'ai toujours l'impression de voler très haut même quand je rase-motte en m'aggrippant à ma barre sous la voile.
Allez, à l'eau, il est temps de partir au planning et de parfaire ma technique de fou volant.
Y a plus d'air, le vent est tombé. Trouvez-moi un prévisionniste qui va plier le matos !!!!
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