A quelques jours du maintenant rituel repas trimestriel à Lyon avec mes amis je suis passablement surexcité. Cette soirée restaurant a mis du temps à exister. Chaque fois que nous nous parlions au téléphone avec Docteur Foldingue, nous évoquions cette possibilité de faire une moitié du chemin chacun de nôtre côté, pour se retrouver en terrain neutre à égale distance de nos domiciles respectifs et se voir physiquement. Ces genres de conversations avec "faudrait, on devrait, ce serait bien si......." qui restent la plupart du temps lettres mortes.
Et puis finalement, allez hop, un petit trajet tgv de rien du tout et nous voilà tous les trois. Ex-collégiens ayant usés les mêmes bancs à scruter les jambes de la prof de français lorsqu'elle essayait de nous cacher qu'elle ôtait ses collants parce qu'elle avait trop chaud, maintenant heureux de dîner ensemble en sombrant avec légèreté dans une nostalgie pleine de vie. Paradoxal ça, mais possible, oui!
Et cette semaine, cerise sur le gâteau, nous serons quatre. Le dernier mousquetaire, éloigné mais jamais perdu de vue se joint à nous.
Et chaque jour qui passe je mesure un peu plus le privilège qui est le mien de pouvoir m'ébahir en comptant le nombre d'années passées sans que des liens tissés à l'adolescence se soient altérés. Parce que l'air du temps, cette course à l'individualisation forcenée à laquelle on nous presse constamment de participer, ne rend pas la fidélisation des amitiés très concrète. Ce que j'entends autour de moi c'est plutôt combien il est difficile maintenant de voir perdurer une relation de nature amicale.
Et du coup, cette semaine, relisant un fabuleux bien que triste bouquin de James Salter, "Un bonheur parfait" je repense à l'amitié longue durée qui unit mes parents à un couple de Marseillais pure souche.
Je songe à leur rencontre. Et à la place que ces gens ont eu dans ma vie. A suivre....
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