Je dévore la prose d'un auteur que je ne connaissais pas. Francophone de Bruxelles.
Le propre d'un livre qui nous émeut, c'est les rebonds qu'il génère. Les vannes qu'il peut ouvrir quand l'artisan qui l'a tressé a su rendre visibles tous les motifs que l'on sentait poindre à la périphérie de notre conscience, nous les orphelins d'un vision suffisante pour les deviner complètement.
Alors voilà que je parcours d'une traite gourmande son dernier opus, "Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver" et qu'enthousiasmé, je pratique les unes à la suite des autres ses précédentes pérégrinations, à chaque fois charmé et décillé un peu plus.
Je ressorts de chacune de ces lectures plus convaincu que la tranquillité de nos pas est une nécessité, plus convaincu qu'il faut garder le souvenir des belles choses et même chérir les blessures de ce qu'elles subsistent d'abord de ce qui promettait.
Il aime les voyages lents en train, le regard sur les campagnes qui défilent, pleines de vie. En rentrant ce soir du travail, empruntant la petite portion de route agricole qui termine mon trajet j'ai croisé 3 journaliers. Ils étaient assis tous les 3 dans le fossé, littéralement. Et ils dînaient, tôt, tranquilles dans les hautes herbes qui masquaient leurs genoux. Sereins. La vie ne devrait qu'être ainsi, une journée de production vitale, une rétribution juste et le plaisir simple de s'asseoir au bord du chemin pour refaire le plein de l'énergie utilisée à bon escient, en écoutant les oiseaux piailler dans les arbres, victuailles et boissons en main...
Les commentaires récents