Les flèches de calcaire blanc plongent vers l'abîme vertigineux. Tout de défi bravache à la verticalité synonyme de chute inévitable, quelques pins tavelés et rabougris jaillissent de la roche et dressent fièrement leurs ramures torturées vers le ciel bleu.
En bas, l'eau méditerranéenne ondule doucement dans la lumière du matin. Tranquilles, quelques vagues indolentes crêpées d'écume viennent lécher les sables d'or des grèves minuscules qui se nichent au fond des criques. Le bruit du ressac est la musique du silence du ciel qui couvre le plateau en haut des falaises. La chaleur monte et bientôt l'air s'emplira des stridulations des cigales.
Crissements d'ailes qui se frottent. Odeurs résineuses qui s'exhalent des écorces au passage aériens et furtifs des écureuils. Dans les courants invisibles qui s'enroulent plus haut, porté par l'air chaud, un couple de faucons déploie l'amplitude majestueuse de son vol. Ils cerclent, faussement immobiles.
La vie éclate son bouquet phénoménal et nous y sommes de plus en plus indifférents. A nos yeux, la nature semble n'avoir l'air de vivre que lorsqu'elle cesse d'être paisible. Il nous faut des vagues anormales pour nous souvenir de l'océan, mais pour ne voir en lui qu'un destructeur.
Garez votre voiture, après avoir cédé le passage tout sourire. Sortez-en et sans plus un regard tournez-lui le dos pour marcher. Dénichez un chemin, un sentier et marchez. Marchez pour vous rappeler vos pique-nique d'enfants, les paniers en osier et les nappes vichy. La clairière et les quatre roches futiles qui étaient vos Everest du dimanche. Marchez sans but autre que marcher. Pour que le temps soit vôtre et tenir la bride à la course que l'on veut nous imposer.
Il faut profiter du jour qui passe.
Outre les Calanques que l'on aime voir aussi bien dépeintes, cette plume est un régal, bravo
Rédigé par : Mes Calanques | 24/07/2011 à 18:36
désolé, le commentaire n'était pas sympa en fait...toujours merveilleusement écrit, tu nous transportes à chaque instant dans notre passé et nos rêves....mais je ne peux m'empêcher tout de même de penser à ceux qui n'ont qu'un fontaine pour s'imaginer la mer, le mur d'une usine délocalisée et tagué de toute forme d'insultes, pour Everest....ceux qui ne peuvent pas laisser leur voiture pour prendre un chemin de peur de ne retrouver que désolation et destruction matérielle à leur retour.....J'adore ton post lol lol lol lol
Rédigé par : sagesse | 10/04/2011 à 14:02
C'est pas sympa pour ceux qui n'ont pas la mer..et qui vivent en plein centre de Paris....mdr
Rédigé par : sagesse | 10/04/2011 à 13:52
simplement magnifique ! et beaucoup de souvenir qui reviennent
Riensss
Rédigé par : patricia | 08/04/2011 à 12:59