Il faut laisser les notes couler en douceur en soi, les laisser prendre possession de soi, et se laisser guider par le chemin qu'elles tracent sous les doigts d'or du pianiste et de ses deux acolytes. Leur communion est totale et leur virtuosité à chacun disparaît sous les émotions caresses des sens... You must believe in spring, Bill Evans au seuil de la fin, la mort est passée lui prendre trop de proches, alors il joue pour eux, pour leur dire que la vie est belle, même quand elle est tordue. Tordue et si belle à arpenter dans tous les sens.
Dehors la lumière appelle le printemps en dissipant le froid sec, il n'y a pas de vent. Les arbres sont immobiles, qui dansent doucement pourtant. Les grappes de nuages vaporeux rendent plus bleu un ciel immense.
Il y a sur le bord du fauteuil le livre, posé en équilibre instable. Il hésite à se laisse reposer, ne veux pas que mes yeux le lâchent. Et je ne le lâche pas, il est jumeau de la musique, avec sa propre mélodie écho. Dans le livre il y a David et son véhicule frigo. Dans le véhicule frigo il y a Hope, le cheval mort. Et david sinue, en fuite des ses rêves envolés, en fuite de "ces milles choses qu'on ne comprend pas, qu'on comprend un peu trop tard, et ...." Dans le livre David croisera Antoine et Rosa, et ce sera beau comme les notes qui pianotent vers ce printemps. David écoutera les rencontres et les mots saisis dans le vent pour que les états d'âme laisse place à l'âme et que ...
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