Tout n'était qu'émerveillement et amour. Le moindre brin d'herbe qui ondulait dans l'air tranquille était une découverte époustouflante dont on n'a de cesse de la partager à grands cris d'excitation incompréhensibles. Les files indiennes de fourmis pouvaient faire l'objet d'une étude sérieuse, absorbé, et le précieux n'était pas la mesure d'un temps qu'on pouvait laisser s'écouler avec une langueur et un bonheur simple, discret de toute son intensité. Un temps qui semblait infini. Le privilège inouï de l'enfance, le temps de croire encore que rien ne change.
Puis on grandit et se dessillent les yeux, dans la quête d'un vieillissement dont on ne mesure pas qu'il va déjà trop vite, convaincu que cette avancée sur le chemin de la vie est trop lente. Mais personne n'y échappe. Un temps de fulgurances et d'invincibililé, quand le monde semble nous appartenir tellement on l'inonde de vitalité, à tort et à travers souvent, mais avec une intensité toute d'impétuosité cascadante. On mord d'un appétit inassouvi, d'une faim irrépressible et même consumante.
Jusqu'à la première fourche de ce chemin qu'on a déjà martelé furieusement, rempli d'une insouciance plus ou moins dévergondée. Pour être à ce choix, on a été l'enfant de nos parents. Et pour s'en émanciper, finalement, être parent est une belle manière de. Et ne pas l'être en est une autre.
Revivre les découvertes, découvrir les oublis, apprendre à nouveau, comprendre que l'on ne comprendra jamais tout. Que ce n'est pas grave.
Comprendre qu'une vie peut être multiple. Que le bonheur c'est justement ces (re)découvertes perpétuelles, et que se figer l'esprit c'est déjà ne plus vivre.
Garder l'espoir de voir d'autre souscrire à cette simplicité.
Un brin d'herbe qui ondule...
Que de plaisir de te lire encore et tjs...
Rédigé par : lo | 11/01/2011 à 08:31
no comment......jolie histoire, tout simplement......merci mon pote, je te suis, je te suis
Rédigé par : sagesse | 10/01/2011 à 20:03