Vous voici de retour en ces riantes contrées mercantiles sur lesquelles s'ébat un peu futilement la cohorte des manants. Je vous tînt naguère au courant de la geste du preux chevalier, vaquant sur les routes à de périlleuses missions, sous la férule despotique et hargneuse de son pourtant décérébré seigneur.
Le temps passe et le seigneur ne perd pas une once de son ire pathologique. M'est avis que sous la cuirasse et les braies pourrait se trouver un vilain furoncle qui le démange, mais si parfaitement intégré que sa localisation est définitivement incertaine... A moins que?...
J'ai bien une idée, mais triste. Pas optimiste. Pas sous la cuirasse en fait, sous le heaume, dans une cavité céphalée vide, en lieu et place de ce qu'il n'y jamais eu....
Par contre, nôtre preux chevalier lui, a perdu un peu de sa superbe. La vie de sénéchal au grand air semble lui cirer le teint. C'est que les distances, même à cheval, sont longues. et les relais peu confortables. Plus la nécessité du retour pour rendre compte en personne, assortie du risque que les tableaux ainsi rapportés soient peu conformes à la norme des désirs souverains.
Alors il a certes appris à conter comme un troubadour, développé une rhétorique ampoulée propre à satisfaire un auditeur difficile. Et puis il a une voix melliflue et élégante. Las, point ne suffit. Et le voici dorénavant descendu au niveau de la plèbe dont il avait la charge de contrôle.
Rendu même à se soumettre à des déplacements imposés et surveillés. Destitué de la liberté de faire caracoler sa monture là ou il lui semblait nécessaire d'intervenir.
Si l'on ajoute à ce triste tableau les défaillances des relais pour la transmission des ordres de missions, nous voici circonspects. Presque désolé de le voir alors s'épuiser dans de vains déplacements.
Aujourd'hui encore, sans nouvelles du seigneur et orphelin d'un ordre de mission cacheté, il a pris sur lui de quitter sa demeure pour venir prêter main forte à l'édification d'une nouvelle place forte que le seigneur avide a conquis à larges renforts de ducats de son roi. Mais le seigneur, toujours informé par ses corbeaux croassants a immédiatement ordonné au sire devenu triste de chevaucher dare-dare vers une vieille possession lointaine.
De fait, il est donc partit, tête basse et les épaules affaissés. Et son petit périple du jour, pour lequel il avait juste enfourché sa monture, sans même prendre sa besace et son surcot s'est transformé en croisade, avec retour au bercail pour corriger l'oubli.
700 km....... doit chevaucher encore....
il a l'air malheureux le preux chevalier....Je me souviens d'un preux chevalier également, qui montait fièrement sa monture, et qui propageait des messages de paix, d'harmonie et de bien être...... Juste de quoi faire sa place auprès de sir Grand Vicaire apostolite. Les temps ont changé, les meubles changent, les murs restent..... Et le messager de dieu, celui qui fait parvenir la bourse de pièces d'or, qu'en est il de ses mensonges, celui qui bâtit sans batir, construit sans construire, promet sans promettre.....l'ami du preux chevalier, qui était son ennemi.....
Une vrai vie de château en fait.....
Rédigé par : sagesse | 16/01/2011 à 20:49