A pas assez fait chauffer les pneus. Puis bruine pernicieuse sur le secteur. Et la voiture s'est engagée un peu vite. Evidemment il est impensable d'imaginer qu'un pilote de Vespa chevronné comme je le suis ait pu manquer de la maîtrise la plus élémentaire pour éviter à son véhicule préféré l'avanie d'un glissade totalement incontrôlée. Qui plus est, ne pouvant décemment m'exposer à la pitié (si franche soit-elle) il serait injurieux de compatir à cette trajectoire limpide qui a suivi la dérobade de mon scooter en traçant une ligne de fuite vers la calandre admirative de la voiture venant de droite.
Du coup, il n'est pas trop fort de parler de coup de foudre. Un deux-roues dont le tablier fier et altier (Italien!) qui vient s'atomiser de tout son coeur contre un pare-choc inconnu sans lui faire le moindre mal c'est parlant. Lui d'ailleurs ça l'a franchement retourné. M'est avis qu'il lui faudra beaucoup de soin pour s'en remettre sans séquelles.
Moi, en totale synergie avec ma monture motorisée, je n'ai pu me résoudre à ne pas partager ses affres défigurantes et handicapantes. Par goût et soin de préserver pourtant mon intégrité physique si parfaite (c'est beaucoup de travail, j'y reviendrai un autre jour) j'ai choisi de limiter ma participation à une vulgaire fracture du poignet. Je sais je vais paraître délicat, je conçois la surprise pour qui connaît mon extrême tempérament téméraire et mes velléités de matamore.
Mais cela dit, un choc sur mon auguste tête eut pu léser mes ressources intellectuelles. Pire, une défiguration de mon profil de Narcisse m'eut contraint au port d'une cagoule et hop fini le teint halé!
Donc je m'en tiens au poignet cassé, qui vient de rendre la rédaction de ce post conforme à un splendide concert joué par un pianiste décérébré (en témoigne sa teneur) et surtout indexologue.
Je pouffe.
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