Heureusement qu'il y a des amis pour regarder nos vies sans les voir déformées par le prisme du quotidien. Ainsi il en est un parmi les rares, qui, fort de son envol (voir naguère pour la note) peut aujourd'hui jouir d'un recul digne de sa sapience et distiller, tel un vieil alambic, un regard dont l'acuité acérée découpe sans concession les pans miteux de mon quotidien pro. Alors je sais; distiller c'est pour l'alcool, et on pourrait se demander ce que le regard vient faire là, mais c'est mon post et j'écris comme je veux.
Donc je disais avant de m'interrompre tout seul que ce coureur de fond à la ligne étirée et aux doigts jazziens se régale de disséquer les avanies que je subis en ayant la bonté de s'en désoler suffisamment pour secouer des ses pertinentes vues, et avec efficacité, mes neurones.
Le topo c'est qu'en fait j'ai affaire à des joueurs de poker patentés. Et que moi je suis le pied tendre. Ainsi, quel que soit le jeu dont ils disposent - le pronom indéfini définis les méchants, naturellement je suis le gentil - ils bluffent pour pousser mes limites et multiplier mes métiers sans les payer en se régalant de voir à quel point il est aisé pour eux de m'y conduire.
Evidemment il m'arrive de la ramener et de ruer un peu dans les brancards, mais au final je me suis toujours acquitté de toutes les tâches, même de celles qui n'entrent pas dans mes attributions, en prenant soin de m'inventer de formidables raisons de les exécuter quand je sentais bien que je me faisais étirer dans les grandes longueurs.
Mon cher pilote ta persévérante antienne a trouvé le chemin de ressorts que je n'activais plus et m'a convaincu de l'inanité de la donne.
Premier pas d'une nouvelle certitude professionnelle, je ne ferais plus ce pourquoi je ne suis pas rémunéré.
Et ça fait du bien. Point final.
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